L’histoire d’un savoir-faire

Et la tomate arriva à Marmande…

La Tomate de Marmande s’installe petit à petit dans les jardins du Lot-et-Garonne à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle.

Au départ, cette culture était considérée comme une culture d’appoint, de diversification pour les paysans. Lors de la crise du phylloxera, la production de Tomate est devenue une culture de remplacement et a permis à de nombreuses familles de faire vivre leur exploitation.

La région du Marmandais s’est spécialisée dans la tomate tardive. Les Tomates étaient produites pour le frais et vendues sur les marchés. La production restante (de moins bonne qualité) était destinée à la transformation.

À la fin du XIXème siècle, un commerce d’expédition de Tomates de Marmande par chemin de fer à destination de Paris et d’autres grandes villes est crée. L’Angleterre est alors le principal débouché. Certains producteurs commencent à se spécialiser dans la tomate d’industrie, de plus grandes exploitations apparaissent dans la vallée de la Garonne et ses coteaux adjacents.

Au début du XXème siècle, la Tomate de Marmande est par exemple produite à Agen, Boé, Le Passage, Marmande, Port ste Marie, Damazan, Sauméjean, Casteljaloux,…

De nombreuses conserveries voient le jour dans la région de Marmande. Ces usines de transformation de la tomate étaient situées au bord des axes fluviaux (Garonne, Dordogne, Lot) et utilisaient l’eau pour laver les tomates.

Crédits : Archives départementales de Lot-et-Garonne Archives municipales de le ville de Marmande
Crédits : Archives départementales de Lot-et-Garonne Archives municipales de le ville de Marmande

Le tournant de la 1ere guerre mondiale…

Après la 1ère guerre mondiale, la Tomate de Marmande est affectée par une réorganisation du marché. La fermeture des frontière avec l’Angleterre ainsi que l’augmentation de la production dans les pays méditerranéens met à mal la culture marmandaise.

Pour faire face à cette crise, de nombreuses organisations de défense des producteurs sont crées. Des regroupements entre producteurs d’une même commune voient le jour afin de faciliter l’acheminement.

Après la 2nde guerre mondiale, les cultures de tomates à destination du frais et à destination de la transformation se spécialisent. Des variétés adaptées à chaque utilisations sont sélectionnées.

Crédit : Archives départementales de Lot-et-Garonne

Une filière structurée…

La mise en place du marché au cadran, pour le frais, en 1975 marque un point fort dans l’histoire de la Tomate de Marmande.

Ce système de vente a permis de fixer un prix minimum et engager la tomate de Marmande dans une démarche de qualité.

Et aujourd’hui...

A l’arrêt du marché au Cadram, des coopératives de producteurs ont vues le jour (Valprim, Les Perrinots, Cadralbret, Vallée du Lot). Elles permettent aujourd’hui de structurer la filière et assurent la majorité de la commercialisation pour le marché du frais.

Concernant la tomate d’industrie, plus que deux usines de transformations sont présentes sur le territoire. Une à Marmande et une autre à Bergerac. La coopérative Terres du Sud coordonne la production.

La légende de la pomme d’amour

Statue de Ferline sur la place de la Mairie Source : AIFLG à partir des écrits de la Confrérie des chevaliers de la Pomme d’Amour

Il était une fois à Marmande, Ferline, une charmante jeune fille d’un riche bourgeois. Au désespoir de son père, elle ne trouvait aucun jeune homme à son goût, malgré les nombreux prétendants qui se présentaient à elle. Et pourtant, Peyrot, jeune homme d’un milieu modeste, mourrait d’amour pour elle, mais n’osait le lui avouer, conscient d’être trop pauvre pour pouvoir y prétendre,… Rempli de chagrin, il choisi de quitter Marmande.

Au moment où il arriva à Bordeaux, un navire était en train de mettre les voiles pour l’Amérique. Il décida d’aller tenter sa chance vers le nouveau monde. Pendant quatre ans, il voyagea, visita les Antilles et la Nouvelle Grenade. Il avait une vie paisible, mais pourtant, il ne pouvait se défaire de l’image de Ferline. Un jour, il décida de prendre le chemin du retour avec dans ses bagages un gros sac rempli d’or et une pochette dans laquelle se trouvaient d’étranges petites graines plates, d’un gris foncé. Revenu à Marmande, il sema dans un coin ensoleillé de son jardin les fameuses graines qu’il avait ramenée et, au début de l’été apparurent de magnifiques grappes de fruits rouges, ronds et lisses.

Chaque matin, il en cueillait quelques-uns et les déposait dans une petite corbeille d’osier qu’il posait sur le bord de la fenêtre de sa belle Ferline. Au bout de quelques jours, elle le surprit au moment où il déposait son présent : « Dis moi, ami, lui dit-elle, comment s’appelle donc ce délicieux fruit que tu m’apportes chaque jour ? »
« Lorsque j’étais aux Amériques, lui dit-il, les Indiens l’appelaient « tomate », mais moi, je l’appelais « Ferline » en souvenir de toi, tant elle est belle ! » - « Eh bien, lui dit-elle, se jetant dans ses bras, dès à présent, nous l’appellerons « la pomme d’amour ».

Les origines de la tomate

La tomate est un légume fruit originaire de la cordillère des Andes

Elle a été rapportée en Europe à partir du XIX siècle. Considérée au départ comme plante ornementale, la tomate a su séduire le pays Marmandais assez rapidement.